chirurgie sexuelle

Alessandro Botticelli (Florentine, 1444/5-1510)
THE BIRTH OF VENUS

Original (after 1482) in the Uffizi, Florence Tempera on canvas



Êtes-vous concerné(e) ?

La prise en charge de la région génitale fait l'objet d'une demande en accroissement constant, perdant peu à peu un statut inconfortable, voire tabou pour s'affirmer résolument comme une préoccupation naturelle et qui peut être satisfaite comme d'autres relevant non seulement d'une demande morphologique mais surtout à la recherche d'un réel soulagement face à des situations qui peuvent parfois gravement compromettre l'équilibre sexuel de la personne. Cette évolution, relativement tardive en France, a pu naître grâce ces dernières années à la mise à disposition de très nombreux moyens efficaces, abordable, sans danger est simple d'utilisation que nous énumérons plus loin Il s'y ajoute évidemment une dimension psychologique qu'il ne faut pas négliger car la médecine et la chirurgie ne sont pas la réponse incontournable de toutes les demandes. Il est néanmoins important que cet aspect de la vie privée puisse être extériorisé, car les hommes et les femmes qui se sont concernés ont souvent l’impression d'isolement ou d'incompréhension de la part de leur entourage ou de leur médecin, source de bien des malentendus.
C'est pourquoi nous avons souhaité rassembler dans une nouvelle Société savante tous les intervenants médicaux susceptibles d'apporter leurs compétences dans ce domaine en plein développement (gynécologues, chirurgiens plasticiens, dermatologues, urologues, sexologue etc.) en créant le GRIRG (Groupe de Recherche et Innovation en Restauration Génitale) dont j'ai été élu Président pour les deux premières années d'activité. Nous organisons des cours à l'attention de nos confrères intéressés par cette activité ainsi que des journées d'information à l'intention du public.
A l’instar d’autres parties de leur organisme dont les femmes aiment à se préoccuper –visage, main cheveux…- il est temps qu’elles réinvestissent sans honte ni complexes leur intimité afin de la rendre attirante à son tour.

Il s'agit ici d'abord ici de reprendre confiance

 

Des avancées thérapeutiques récentes considérables

En quelques années, nous avons vu mettre à notre disposition de nouvelles technologies capables d'apporter une réponse réelle à des souffrances parfois très anciennes et qui veulent mener à la cessation de toute activité sexuelle épanouissante dans certains couples. Parmi tous ces moyens à présent bien implantés en France, nous pouvons citer :

les acides hyaluroniques spécialement dédiés : fabriqués en France, uniques, avec un agrément d'utilisation spéciale pour la région génitale, ils sont sous forme de gels injectables dis de viscosité adaptée à leur but : réhydratation des muqueuses (sécheresses vaginales), réparation (cicatrice) renforcement des structures déficientes.

Les lasers : grâce à la mise au point de pièces à main parfaitement adaptées à la morphologie du vagin, il est possible de traiter l'ensemble de celui-ci sur toutes ses faces et d'améliorer une grande partie des symptômes affectant beaucoup de femmes après la ménopause (sécheresses, perte d'urine, atrophie etc.). Il existe plusieurs types de laser qui ont chacun leurs avantages.

La radiofréquence : elle agit suivant le même principe et grâce avec examen identique favorisant par la chaleur induite la rétraction et la régénération des tissus muqueux.

Le lipofilling : il consiste à prélever les propres cellules graisseuses du patient et à les réinjecter dans les zones déficientes (grandes lèvres, paroi vaginales) ; c'est un acte qui peut tout à fait se pratiquer sous anesthésie locale

la toxine botulique : son utilisation peut être extrêmement utile dans le traitement de douleurs très localisées (vulvodynies) ou de rétraction musculaire réflexe pouvant empêcher toute pénétration vaginale

les peelings légers peuvent permettre de dénouer des situations d'irritation ou de démangeaisons parfois intolérables et résistant à tous les traitements

la chirurgie garde évidemment toute sa place pour le traitement de l'hypertrophie des petites lèvres (nymphoplastie) qui est une des demandes les plus formulées actuellement en France ; elle corrige également les asymétries régionales, certaines formes de relaxation vulvo vaginal, les cicatrices vicieuses (épisiotomies), elle répare les femmes excisées etc.

 

 La sécheresse vaginale

ce symptôme affecte la vie de très nombreuses femmes des le seuil de la ménopause ; il peut être compensé un certain temps par des gels lubrifiants souvent indispensables à la poursuite de relations harmonieuses mais est souvent source d'inconfort permanent même en dehors des relations sexuelles. Des gels à base d'hormones ont une efficacité certaine à condition d'être utilisé de manière continue ; cependant ces gels sont contre-indiqués chez les femmes ayant souffert d'un cancer hormono dépendant qu'il n'avait donc jusque-là plus beaucoup de solutions de recours.
Thérapeutiques possibles :
les injections d'acide hyaluronique : ces acides sont de véritables capteurs d'eau, ils n'ont pas de spécificités d’espèce et sont injectés sous la muqueuse de la paroi postérieure du vagin. Cette injection est à peine désagréable et ne prend que quelques minutes. Sa durée d'efficacité peut aller jusqu'à six mois.
Les lasers ablatifs : ils ont également une durabilité efficacité d'au moins six mois ; la séance dure une dizaine de minutes et ne nécessite pas l'anesthésie ; ils peuvent avoir un effet indirect et sur les fuites urinaires d'efforts et la tonicité vulvo vaginale.

 

Les fuites urinaires d'efforts…

Beaucoup de femmes sont très fréquemment sujettes à de petites pertes d'urine incontrôlées lors d'un effort, du rire, d'un éternuement. Ce phénomène banal mais qui peut avoir un grand retentissement dans leur vie sociale est en partie du à la perte de la coudure naturelle de l'uretère (conduit qui va de la vessie à l'extérieur). Il convient de rechercher par un examen debout puis couché l'existence d'un prolapsus débutant  (déroulement progressif du vagin de la vessie et parfois du rectum) qui sera éventuellement confirmé par un examen uro dynamique pratiquée par un spécialiste. Si le trouble est encore intermittent, il est tout à fait possible d'y remédier par un renforcement de la face inférieure de l'urètre soit par lipofilling, soit par acide hyaluronique à haute viscosité ; les patientes qui bénéficient d'un laser notent également  souvent une amélioration des troubles.

 

Les petites lèvres 

Leur hypertrophie, très fréquente, fait l'objet de fréquentes demandes de correction, car elle peut entraîner une véritable gêne au cours de certaines activités (sportives, sexuelles, ou physiologiques -- la patiente ne peut uriner sans risque de se mouiller par exemple).
 Cette intervention est souvent connue sous le nom de «Nymphoplastie ». Il existe plusieurs techniques qui se pratiquent sous anesthésie locale, rachidienne ou générale dont le choix sera décidé en fonction de la déformation locale qui peut être antérieure postérieure au globale. De manière schématique, l'excédent peut-être enlevé par une cicatrice en V notamment lorsque le l'hypertrophie est relativement localisée et si la femme veut garder intacte la pigmentation naturelle du rebord des lèvres ; dans le cas contraire (pigmentation gênante) ou hypertrophie très étalée, on pratique une plastie longitudinale. dont la cicatrice est invisible. Les suites sont généralement très simples marquées par un peu d'oedème quelques jours, les fils s'éliminent spontanément. Les activités générales peuvent être reprises dès le lendemain, le sport et les activités sexuelles après 2 semaines afin d'éviter le risque d'une désunion généralement très limitée mais toujours possible sur cette peau fine et délicate.
Si le retentissement physiologique est avéré, cette intervention peut bénéficier d'une prise en charge qui va couvrir essentiellement les frais d'hospitalisation ; en règle, celle-ci ne dure que quelques heures.

 

L’hypertrophie du capuchon clitoridien

L'amas de peau qui recouvre naturellement le clitoris peut-être suffisamment important pour totalement cacher celui-ci (on parle de clitoris « enfoui ») et devenir à la fois une source d'inconfort et de diminution des sensations sexuelles de cette zone particulièrement sensible. L'intervention a lieu sous anesthésie locale ou décontraction et va consister en une plastie qui découvrira le bouton clitoridien ; elle est menée isolément ou très souvent au cours d'une nympho plastie et ses suites sont identiques

 

Le mont de Vénus

Il est souvent déformé au cours de l'âge par l'accumulation de graisse qui le rend bombé et assez disgracieux notamment sous les vêtements ajustés, en maillot de bain ou en sous-vêtements. Il est facile de régulariser cette petite déformation par une simple liposuccion qui peut avoir lieu sous anesthésie locale. La graisse recueillie peut servir à regalber les grandes lèvres si celles-ci souffrent d'atrophie.
L'intervention ne nécessite aucune interruption des activités.
Lorsqu'à l’hypertrophie du mont de Vénus s'associe un excédent cutané important, il est possible de pratiquer un lifting pubien (qui peut être exécuté dans le cadre d'une plastie abdominale complète) qui va permettre de remettre en tension non seulement la zone du pubis mais également l'ensemble de la vulve et augmenter considérablement les perceptions sexuelles des deux partenaires.
Cette intervention peut se pratiquer en ambulatoire avec une diminution des activités sociales de deux à trois jours.

 

Les grandes lèvres

Elles peuvent « s'empâter » avec l'âge, leur hypertrophie graisseuse masquant l'orifice  vulvaire. Elles peuvent faire l'objet d'une simple liposuccion qu'il faut souvent associer à une résection cutanée dont la cicatrice située dans le pli interne est tout à fait discrète.
Dans d'autres cas au contraire, les grandes lèvres s'atrophient donnant une impression de vulve « fripée » peu tonique... On peut alors les regalber par apport de graisse (Lipofilling) ou de produits de comblement injectables (acide hyaluronique de haute viscosité donc l'injection non douloureuse prend moins de cinq minutes). La durabilité de la correction dure au moins une année mais le lipofilling doit parfois être répété car la graisse est un matériau fragile ; en revanche une fois acquise, la correction par la graisse peut être considérée comme permanente.
Enfin il peut exister une asymétrie flagrante des grandes lèvres (comme des petites lèvres d'ailleurs) qui peut être réglé par une plastie unilatérale.

 

Le clitoris

L’excision et sa réparation : l’excision est assimilée en France à une mutilation et sa pratique est passible de poursuites. On sait que cet acte barbare n'a aucun fondement religieux et qu'il représente avant tout une marque culturelle souvent d'ailleurs imposée par les femmes à leurs propres filles... Cette meurtrissure, qui se termine parfois tragiquement (hémorragie, infection) a d'immenses répercussions tant psychologiques (absence de plaisir) que physiologiques surtout lorsqu'elle est associée à une infibulation (suture de l'orifice vulvaire) qui rend l'acte sexuel très douloureux et l'accouchement difficile.
Le clitoris peut être restauré par dissection et extériorisation de son reliquat (il s'agit d'un équivalent du pénis qui mesure plusieurs centimètres) selon une technique créée en France et bien codifiée. Elle bénéficie d'ailleurs d'une prise en charge par la sécurité sociale. L'intervention a lieu sous anesthésie générale ou rachidienne avec quelques heures d'hospitalisation. L'activité sexuelle sera interrompue trois à 6 semaines.
La réparation des séquelles de l'infibulation peut-être simple (réouverture préventive de l'orifice vulvaire avant les premiers rapports) ou plus complexe en cas de cicatrices vicieuses nécessitant des gestes de chirurgie réparatrice.

L'atrophie clitoridienne peut être corrigée par simple injection d'acide hyaluronique (produit résorbable qui sert à la correction des rides) à répéter tous les quatre à huit mois. L'injection qui dure quelques secondes restaure un relief permettant de récupérer de meilleures sensations (caresses, rapports).

L'hypertrophie du clitoris (qui peut survenir après la ménopause en cas d'imprégnation exagérée d'hormones mâles) est corrigée par de simples résections plastiques sous anesthésie locale.

 

Le « point G »

Si pour certains il n'existe pas, il est indéniable que la femme présente une zone érogène particulière située sur la paroi antérieure du vagin à environ 3 cm de son orifice. Il est donc possible de rehausser ce point par une simple injection d'acide hyaluronique (geste très bref en cabinet à répéter 1 à 2 fois par an suivant la concentration du produit).

 

L'orifice vulvaire ou « Introïtus »

Il peut être distendu avec l'âge où les accouchements diminuant les sensations lors de la pénétration ou des « bruits vaginaux » durant les rapports. Si ceux-ci sont désagréables ou douloureux, ce peut-être le fait d'une cicatrice d'épisiotomie mal réparée ou d'une hyper contracture réflexe de la musculature péri vulvaire (vaginisme).
La béance vulvaire est réparable chirurgicalement (anesthésie locale, rachidienne ou générale, hospitalisation de quelques heures) ; elle peut être associée à la plastie vaginale de rétrécissement (hospitalisation de quelques heures, arrêt des activités sexuelles de quatre semaines). Nous avons vu plus haut que le lifting du pubis peut compenser des distensions vulvaires même avancées.
Les cicatrices vicieuses sont réparées par plastie locale ; l'intervention peut être prise en charge si la gêne est avérée.
Les contractures réflexes sont bien dominées par les injections de toxine botulique à répéter 1 à 2 fois par an (injection en cabinet, pas d'arrêt d'activité).
Les acides hyaluroniques, le lipofilling, sont d'une aide certaine pour assouplir certaines cicatrices rétractiles, renforcé un orifice vaginal non suffisamment distendu pour devoir recourir à la chirurgie

 

Le vagin

Sa distension liée à l'âge à des accouchements difficiles peut entraîner une diminution des sensations profondes lors des rapports sexuels.
Classiquement son calibre est restauré par une plastie vaginale de rétrécissement ou « vaginal tightening » (anesthésie rachidienne ou générale, une nuit d'hospitalisation, arrêt des activités générales 48 heures, arrêt des activités sexuelles quatre semaines). Cette intervention peut être associée à toutes les autres, et notamment à la correction de l'orifice vulvaire.
Cette intervention est aujourd'hui beaucoup moins pratiquée grâce aux avantages considérables apportés par les lasers, les injections d'acide hyaluronique ou le lipofilling. Le terme « rajeunissement vaginal » quoiqu'un peu galvaudé (nous préférons parler de « restauration ») souhaite traduire la récupération parfois étonnante que ces différents procédés peuvent entraîner : souplesse, texture, récupération des rugosités naturelles de la paroi vaginale antérieure, couleur, humidité etc.

 

L’hymen

La nécessité de sa restauration est actuellement très discutée en France (en dehors d'une défloration accidentelle ou d'un viol) car elle peut faire le jeu d'une « pression culturelle » qui voudrait qu'une femme n'ait aucune vie personnelle avant le mariage.
On peut néanmoins accepter sa réparation pour apaiser les angoisses d'une personne craignant déconsidération et exclusion de son entourage peu enclin à accepter l'idée que la perte de la virginité puisse se faire sans saignement, ce qui est pourtant parfois le cas...
La réfection de l’hymen se fait sous anesthésie rachidienne ou générale avec quelques heures d'hospitalisation. Elle consiste à refaire une suture minutieuse des lambeaux hyménaux résiduels. Toutes les activités peuvent être reprises dès le lendemain. La cicatrice sera
« résistante » à partir de la troisième semaine.

 

Les limites de la restauration génitale chez la femme

En dehors des risques traditionnels liés à tout acte médical (infection, hémorragie, lâchage de suture, cicatrisations pathologiques etc), les risques généraux sont peu importants puisque la grande majorité de ces ne nécessite aucune anesthésie ou très légère.
Les risques peuvent aussi être d'ordre psychologique lorsque le trouble invoqué est moins en rapport avec un défaut physique qu'avec son retentissement sur la vie intime. C'est pourquoi il est important lors de la consultation d'aborder tous les aspects de celle-ci, le conjoint pouvant être à participer également à la décision lors de l'importante deuxième consultation. La complexité de certaines situations fera conseiller le recours à un spécialiste (sexologue en général) capable de dénouer les difficultés dans un contexte moins dramatisé. Des techniques de relaxation peuvent être d'une grande utilité lorsque la solution n'est pas médicale.
Il reste que la décision d'avoir affaire à une chirurgie intime est souvent très personnelle, et que beaucoup de femmes souhaitent effectuer cette démarche de manière tout à fait indépendante ; ce souhait doit évidemment être respecté.
Il ne faut enfin pas oublier que certaines situations sont en rapport avec un trouble physiologique qui dépasse la sphère génitale. C'est pourquoi il est fondamental que vous soyez prise en charge par un praticien capable de vous réorienter si besoin vers un autre spécialiste.

 

Soyez attirante !

Vous rendriez-vous un rendez-vous galant décoiffée, mal habillée, sans une trace de maquillage ? Certainement pas ! Pourquoi en serait-il différent avec une zone même intime de votre personne ? Les études actuelles ont montré que la sexualité se poursuit très tard dans l'existence bien au-delà de 70 ans… à la condition d'être suscitée et entretenue ! Un pubis hypertrophique, des grandes lèvres flétries, un clitoris enfoui sous un capuchon peu érogène, des petites lèvres pendantes, une toison trop drue ou au contraire trop éparpillée, blanche, un vagin atonique perdent indéniablement leurs fonctions attractives vis-à-vis de l'autre. Beaucoup de couples entrent en crise à cause d'une activité sexuelle délaissée pour des motifs parfois apparemment sans grande importance… Encore faut-il se parler et faire des efforts afin de montrer à l'autre son intérêt pour cette activité !
La restauration génitale ne peut pas tout évidemment, mais elle peut être l'occasion de faire le point sur une région particulièrement délaissée chez celles qui ne se sentent plus assez jeunes pour entretenir leur réel pouvoir d'attirance… Quel dommage et quels dommages !

Reprenez confiance et plaisez-vous d'abord pour plaire aux autres.

 

Dr Bernard Mole
Ancien interne des Hôpitaux de Paris, Ancien Chef de Clinique à la Faculté
Fondateur et Président du GRIRG (Groupe de Recherches et Innovations en Restauration Génitale)
Chir-esthetique.com

 

 

 
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